La Cour des comptes a récemment proposé plusieurs mesures pour réduire le déficit croissant de la sécurité sociale. Parmi ces recommandations, certaines visent particulièrement à diminuer les dépenses liées aux arrêts maladie de courte durée. Alors que les coûts associés aux absences pour maladie atteignent des sommets historiques, ces mesures pourraient permettre de générer des économies significatives pour les finances publiques.
Fin des indemnisations pour les arrêts maladie de moins de huit jours
L’une des propositions majeures de la Cour des comptes est de mettre fin à l’indemnisation des arrêts maladie inférieurs à huit jours. Cette mesure pourrait économiser plusieurs centaines de millions d’euros chaque année. Actuellement, les arrêts maladie représentent une partie substantielle des dépenses de la sécurité sociale, ayant coûté environ 12 milliards d’euros en 2022, soit une augmentation de 56 % depuis 2017.
L’impact financier des arrêts maladie courts
Les arrêts maladie courts sont souvent perçus comme étant abusifs et pèsent donc lourdement sur les finances publiques. Selon la Cour des comptes, l’élimination de ces compensations pourrait générer des économies de l’ordre de 470 millions d’euros annuels.
Augmentation des périodes de carence
Une autre mesure proposée consiste à introduire un jour de carence non couvert ni par la sécurité sociale ni par les employeurs pour tous les salariés, y compris ceux du secteur public. En outre, l’extension de ces périodes de carence pourrait également contribuer à réduire les coûts, avec des économies estimées entre 500 millions et un milliard d’euros par an.
Raisons des arrêts maladie de courte durée
Les maladies saisonnières, les troubles musculo-squelettiques et les troubles psychologiques constituent les principales causes des arrêts maladies inférieurs à huit jours. Ces types d’absences pèsent lourdement dans le budget de la sécurité sociale.
Maladies infectieuses et saisonnières
Les maladies saisonnières telles que les rhumes, gastro-entérites et grippes représentent 61 % des absences courtes et 29 % des absences moyennes selon une étude réalisée par Malakoff Humanis en 2019. Ces pathologies fluctuantes dictées par les saisons imposent un fardeau financier significatif.
Troubles musculo-squelettiques
En ce qui concerne les absences de courte ou moyenne durée, les troubles musculo-squelettiques arrivent en deuxième position. Ils représentaient 18 % des absences courtes et 28 % des absences moyennes en 2019. Les douleurs dorsales et lombaires ainsi que les tendinites notamment au poignet sont fréquentes parmi les travailleurs manuels.
Troubles psychologiques
Si les symptômes ne sont pas toujours évidents, les troubles psychologiques tels que la dépression et le burnout entraînent souvent des absences prolongées. Souvent, même sans être conscients de leur état, les employés prennent des pauses courtes en évoquant la fatigue ou le stress.
- Les maladies infectieuses et saisonnières représentent 61 % des absences courtes.
- Les troubles musculo-squelettiques sont responsables de 18 % des absences courtes.
- Les troubles psychologiques conduisent régulièrement à des arrêts de travail, souvent sous prétexte de fatigue ou de stress.
Conséquences potentielles et perspectives
Ces propositions font débat parmi divers acteurs sociaux, dont les médecins généralistes et les syndicats professionnels. L’implémentation de périodes de carence plus longues ainsi que la cessation de compensation pour les arrêts de courte durée pourraient avoir des répercussions variées, tant en termes économiques qu’humains.
Réactions des professions médicales
Les médecins généralistes ont exprimé des préoccupations, craignant que ces mesures n’entachent la relation de confiance entre les patients et les praticiens. La fin des compensations pourrait dissuader certains individus de prendre le repos nécessaire, aggravant ainsi leur état de santé.
Implications pour les entreprises
Pour les employeurs, cette proposition signifierait une responsabilité accrue quant au paiement des salaires pendant les premiers jours de l’arrêt maladie. Cela pourrait conduire à des politiques internes plus strictes concernant la gestion des absences et la santé au travail.
En bref
La Cour des comptes propose de mettre fin à l’indemnisation des arrêts maladie inférieurs à huit jours et d’introduire un jour de carence pour tous les salariés afin de réduire le déficit de la sécurité sociale. Ces mesures pourraient économiser environ 970 millions d’euros par an. Les principales causes des arrêts de courte durée incluent les maladies saisonnières, les troubles musculo-squelettiques et les troubles psychologiques. Toutefois, ces propositions suscitent des inquiétudes parmi les médecins et les syndicats quant à leurs répercussions sur la santé des salariés et la relation patient-médecin.