Alors que les retraités du secteur privé espéraient une nouvelle revalorisation de leur pension complémentaire à l’automne 2025, la décision est tombée : aucune hausse ne sera appliquée au 1er novembre prochain. En cause, l’échec des négociations entre les partenaires sociaux lors de la réunion du 17 octobre. En revanche, le calendrier de versement 2026 est désormais officiel et les paramètres de cotisation applicables au 1er janvier 2026 viennent d’être publiés. Tour d’horizon des évolutions à retenir pour les retraités comme pour les employeurs.
Pas de hausse des pensions complémentaires en novembre 2025
Le régime Agirc-Arrco, qui concerne plus de 14 millions de retraités du secteur privé, n’appliquera aucune revalorisation de la valeur du point cette année.
Les discussions entre organisations patronales et syndicales, chargées de déterminer le taux d’évolution des pensions, n’ont pas abouti à un consensus. Ce blocage suspend donc la revalorisation automatique traditionnellement mise en œuvre chaque 1er novembre.
Cette absence d’accord n’est pas anodine : elle se traduit concrètement par une stagnation du montant des retraites complémentaires dans un contexte d’inflation persistante. Les retraités devront donc composer avec des pensions inchangées, tandis que le coût de la vie, énergie, santé, alimentation, continue d’augmenter.
Les organisations syndicales pointent un impact direct sur le pouvoir d’achat des bénéficiaires, quand le patronat souligne, de son côté, le risque de déséquilibre financier du régime en cas de hausse non maîtrisée.
Pour les salariés actifs, cette décision présente un effet collatéral plutôt positif : l’absence d’augmentation des cotisations qui aurait pu découler d’une revalorisation du point.
Un calendrier de paiement 2026 inchangé : régularité et visibilité
Si les pensions ne seront pas augmentées, les retraités peuvent au moins compter sur la stabilité du calendrier de versement.
Conformément au principe du terme à échoir, les pensions Agirc-Arrco continueront d’être versées en début de mois pour le mois en cours, un système qui garantit aux retraités la disponibilité de leurs revenus dès les premiers jours de chaque période.
Quelques repères à noter :
- Janvier 2026 : versement prévu le jeudi 2 janvier ;
- Février 2026 : versement le lundi 3 février ;
- et ainsi de suite chaque mois, selon un rythme mensuel régulier.
L’organisme rappelle toutefois que des délais bancaires de un à deux jours ouvrés peuvent retarder la visibilité du virement sur le compte.
Dans certains cas, notamment pour les pensions de faible montant ou les résidents à l’étranger, le versement peut être effectué trimestriellement ou annuellement, selon les modalités définies lors de la liquidation des droits.
Paramètres de cotisation Agirc-Arrco 2026 : nouvelles tranches et taux inchangés
L’Agirc-Arrco a également communiqué les paramètres de calcul des cotisations applicables à compter du 1er janvier 2026, sur la base du nouveau plafond de la Sécurité sociale (PSS), fixé par le Bulletin officiel de la Sécurité sociale du 21 octobre 2025 à :
- 4 005 € par mois,
- soit 48 060 € par an.
Les tranches de rémunération servant d’assiette aux cotisations sont donc les suivantes :
- Tranche 1 : de 0 à 1 PSS (jusqu’à 4 005 € mensuels),
- Tranche 2 : de 1 à 8 PSS (jusqu’à 32 040 € mensuels).
Les taux de cotisation de base demeurent stables :
- Tranche 1 : 7,87 % au total (3,15 % part salariale / 4,72 % part patronale) ;
- Tranche 2 : 21,59 % au total (8,64 % part salariale / 12,95 % part patronale).
Le taux d’appel reste fixé à 127 % du taux de calcul des points, garantissant la continuité des ressources du régime sans modification majeure des charges pour les entreprises.
Les contributions d’équilibre et la cotisation Apec reconduites
Le dispositif conserve également ses contributions d’équilibre général (CEG) et technique (CET) :
- La CEG s’applique à tous les salariés, afin de compenser le coût des départs anticipés avant 67 ans et d’assurer les engagements liés à la suppression de la Garantie minimale de points (GMP).
- Taux global : 2,15 % sur la tranche 1 et 2,70 % sur la tranche 2.
- La CET ne concerne que les salariés dont la rémunération dépasse le plafond de la Sécurité sociale, avec un taux global de 0,35 %.
Enfin, la cotisation Apec reste due par les ingénieurs, cadres et assimilés, dans la limite de 4 plafonds de la Sécurité sociale (192 240 € annuels), au taux global de 0,06 % (0,024 % part salariale / 0,036 % part patronale).
Ces paramètres ont été officialisés par la circulaire Agirc-Arrco 2025-16-SG-DRJ du 30 octobre 2025.
Une année 2026 placée sous le signe de la stabilité, mais sous tension
En 2026, le régime Agirc-Arrco se distingue par une stabilité structurelle : ni hausse des pensions, ni modification significative des taux de cotisation.
Si cette continuité rassure les entreprises et les gestionnaires du système, elle traduit aussi une tension persistante entre impératif d’équilibre financier et maintien du pouvoir d’achat des retraités.
Les prochains mois seront déterminants : les partenaires sociaux devront reprendre les discussions en 2026 afin de définir la politique de revalorisation future et assurer la soutenabilité du régime à long terme dans un contexte de vieillissement de la population et de pression inflationniste.
En résumé, les retraités du secteur privé n’auront pas de hausse de leur pension complémentaire en novembre 2025, mais bénéficieront d’un calendrier de versement régulier en 2026. Les cotisations, elles, resteront encadrées par des paramètres techniques stables, garantissant la continuité du financement du système.
Un équilibre fragile, mais indispensable, que les partenaires sociaux devront consolider au cours de la prochaine année de négociation.