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11 novembre : ce jour férié pourrait-il disparaître ?

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Rédigé par Sylvain Siel

Chaque année, le 11 novembre est un jour de commémoration nationale en France. Célébré comme le symbole de la fin de la Première Guerre mondiale, ce jour est marqué par des cérémonies de recueillement et un hommage aux soldats tombés pour la France. Cependant, des voix s’élèvent aujourd’hui pour remettre en question son statut de jour férié, et le débat sur sa suppression se profile dans l’actualité.

L’origine historique du 11 novembre

Le 11 novembre 1918, à 5h15, dans un wagon-restaurant en forêt de Compiègne, l’armistice entre les Alliés et l’Allemagne est signé, mettant fin aux combats de la Première Guerre mondiale. Bien que la paix définitive ne soit officiellement actée qu’en 1919 avec le traité de Versailles, cette date reste gravée dans l’histoire, marquant la fin de l’un des conflits les plus meurtriers de l’histoire mondiale. À 11h, le cessez-le-feu entre en vigueur, et le monde entier célèbre la victoire des Alliés et la défaite de l’Allemagne.

Une commémoration ancrée dans les mœurs

Le 11 novembre est devenu un jour férié en France grâce à la loi du 24 octobre 1922, instituant cette date comme une journée dédiée à la mémoire des soldats tombés durant la guerre. Chaque année, le président de la République rend hommage à ces héros en déposant une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe, en hommage à tous les morts pour la France.

Le caractère sacré de ce jour est renforcé par le fait qu’en 2012, un décret a étendu cet hommage à tous les soldats morts pour la France, qu’ils aient combattu durant la Première ou la Seconde Guerre mondiale, ou dans d’autres conflits plus récents. Le 11 novembre, ainsi, n’est pas qu’un souvenir du passé, mais une reconnaissance perpétuelle des sacrifices humains dans l’histoire du pays.

La remise en question du 11 novembre férié

Cependant, après plus de cent ans de commémorations, une question émerge dans le débat public : le 11 novembre doit-il continuer à être un jour férié ? Le gouvernement, confronté aux défis économiques et sociaux actuels, évoque la possibilité de supprimer un jour férié supplémentaire pour financer des mesures de solidarité nationale.

Cette réflexion s’inscrit dans une tendance plus large, amorcée avec la création de la Journée de solidarité, instaurée en 2004, où un jour férié (le lundi de Pentecôte) a été supprimé pour financer la dépendance des personnes âgées. Des personnalités politiques, comme le ministre du Budget Laurent Saint-Martin, suggèrent même que le 11 novembre pourrait être concerné par une telle mesure. Toutefois, aucune décision ferme n’a encore été prise, et les autorités insistent sur le fait qu’aucun jour précis n’a été désigné comme cible de cette réforme.

Un équilibre délicat entre devoir de mémoire et réalités économiques

Les partisans de la suppression du 11 novembre férié soulignent les contraintes économiques d’un jour chômé supplémentaire, notamment dans les secteurs privés et dans une économie en pleine transformation. D’un autre côté, les défenseurs du maintien de ce jour férié insistent sur son importance symbolique, qui dépasse les enjeux économiques. La commémoration du 11 novembre est vue comme un pilier de l’identité nationale, un jour de réflexion sur les sacrifices passés et sur la paix qu’ils ont permis de conquérir.

Plus de cent ans après la fin de la guerre, alors que les derniers témoins directs de ces événements disparaissent, la question de la pertinence de ce jour férié soulève des débats passionnés. D’un côté, il y a ceux qui estiment que la mémoire doit être préservée et que le 11 novembre, comme d’autres jours historiques, fait partie de l’ADN de la République. De l’autre, ceux qui considèrent que le contexte actuel impose des sacrifices et des ajustements, même dans des domaines aussi sensibles que la commémoration.